• [09/03/2007] 1856

    9 mars 2007 : une grande expérience ludique s'annonce. En effet, grâce à l'immense gentillesse de Philippe Besnard, féru des jeux de la série 18xx, je vais m'immerger dans ma première partie de 1856, un jeu de train mythique, tant par sa durée par que sa richesse de gestion. Mes deux collègues ludiques, Romain et Sylvain, et moi-même nous étions familiarisés avec la règle et Philippe nous permettra de rentrer dans le jeu avec plus de facilité et aucune erreur ou oubli de points de règles (nombreux). Du coup, c'est une partie de près de 12 heures que nous attaquons, sur le coup de 19h10, et c'est un retour en arrière de 150 ans que nous faisons pour aboutir à la construction du réseau ferroviaire canadien, entre gestion privée et nationalisation...
    Bien entendu, une précision : à partie fleuve, compte-rendu fleuve... Pas moins de 27 photos sélectionnées pour vous servir !

    1856 :

     

    La partie débute à peine, après l'achat des compagnies privées (2 pour Sylvain et Philippe, 1 pour Romain et moi). Philippe positionne le premier indicateur de valeur initiale de l'action d'une compagnie publique. Ca promet !

     

    Mes actions assez tôt en début de partie : ma compagnie privée (la Canada Company me rapportant 10$ par tour et m'offrant le droit, dès qu'elle appartiendra à une publique, de placer un tronçon à proximité du centre du plateau), ainsi que 3 actions de compagnies publiques (la TGB rouge et la WGB bleue, dont je suis le président, et une de 10% de la GWR grise)...


    Un tour de jeu et 4 compagnies ont commencé leur déploiement sur le plateau. Bien que Philippe ait jugé qu'il pouvait être difficile d'être président de 2 compagnies en début de partie, je fixe mon cap en tentant de rapprocher les 2 réseaux les plus centraux (celui de la TGB et de la WGB)...

    Le marché de la bourse après un tour de jeu : comment aucune compagnie n'a réalisé de convoiement, chaque indicateur de cours a reculé d'un cran vers la gauche. A noter que les compagnies ont été côté de 65 à 75 $ l'action en début de partie et que nous ne nous sommes donc pas trop enflammés...

    Première tuile verte, donc passage en phase 2 de la partie, après la vente du premier train 3...

    Au même moment, je revends ma compagnie privée à la WGB afin de lui permettre de construire sa tuile prévue, presque au centre, dans une perspective de réseau étalé...

    Romain et Philippe auront passé beaucoup de temps à discuter sur les meilleurs choix à faire, sachant que le regard de Philippe, sur ces questions, est celui d'un expert...

    Une vue que je suis content de pouvoir présenter : mon réseau central, une fois que mes 2 compagnies se sont rejoints. De plus, la WGB n'est pas loin de rallier son hexagone objectif...

    La phase 3 débute avec la vente du premier train 4. On a l'impression d'avoir bien avancé, mais Philippe se permet de nous faire remarquer que nous sommes bien loin d'en avoir terminé, le jeu ayant tendance à "stagner" lors des phases suivantes...

    Une petite vue des cours actuels : on remarquera la présence de 2 nouvelles compagnies, la THB et la CA, présidée respectivement par Romain et Philippe.On notera aussi la faiblesse relative de mes 2 compagnies historiques...

    Il est clair qu'au vu de sa fiche de jeu, la GWR est une compagnie qui est assez bien armée : 3 trains (certes avec un bientôt obsolète), du cash et de l'argent à revendre dans son séquestre (rendu à la compagnie lorsque son réseau atteint son hexagone objectif)...

    Ma zone de jeu est toujours assez concentrée sur les valeurs de la TGB (surtout) et de la GWR (prometteuse). En revanche, j'ai dû céder un peu de terrain sur la WGB bleue, ce qui me laisse penser que je vais même la céder prochainement, une fois celle-ci encore plus exhangue...

    Une zone du plateau où mes compagnies ne sont absolument pas implantées. En revanche, mes partenaires se coalisent en cette région, ce qui leur donne un coup de pouce à tous...

    Philippe cogite. En effet, malgré sa très grande connaissance du jeu, il éprouve des difficultés à se sortir de son handicap financier, librement consenti en début de partie : 225 $ pour lui, contre 425 $ pour nous autres, débutants. En premier plan, la banque de jetons, bien loin d'être épuisée !

    L'ambiance est à la réflexion et à l'échange de considérations sur le jeu. Pour ma part, je commence à trouver des défauts à ce jeu (durée, routage des joueurs, répétitivité), même si ses qualités sont indéniables...

    Une vue de mes actions alors que nous n'allons pas tarder à entrer en phase de nationalisation : j'ai diversifié mes positions et lâché ma présidence de la WGB, convaincu que j'avais mieux à faire ailleurs...

    Sylvain ajoute une gare à un moment où il commence vraiment à imprimer sa marque sur la partie : Philippe ne se prive pas pour nous mettre en garde contre lui qui, à son avis, est en position plutôt favorable...

    Les voici, les voilà, les 3 compagnies que personne ne souhaite plus soutenir : elles sont en train d'être nationalisées, au profit de la CGR, véritable rouleau compresseur de ce jeu...

    Les manipulations sont très importantes et nécessitent de la maîtrise afin de changer les gares nationalisées en gares noires, rendre une action noire pour deux nationalisées,... Philippe et Sylvain s'en sortent à merveille.

    Grâce à une jeu intelligent, Sylvain devient le premier président de la CGR, talonné par Romain, lequel lui en prendra la présidence lord du round de bourse suivant, en raison d'un calcul entendu avec Philippe sur la présence d'une action noire au marché ouvert...

    N'y a-t-il pas de la robustesse dans l'air ? En effet, la CGR démarre avec 3 trains, dont 2 de valeur 5 excusez du peu et elle est capable de partir de pratiquement n'importe où sur le plateau pour convoyer. En plus, en se servant habilement des autres compagnies appartenant à un même président, il est possible qu'elle serve de fournisseur officiel de train à bas prix (genre : ma compagnie X achète l'un des trains 5 pour 1$, histoire de ne pas ruiner son cher président qui devait impérativement acheter un train ce tour-ci)...

    Les heures défilent et même si l'expérience est vraiment savoureuse et que nous remercions tous les 3 notre grand expliqueur en chef, Philippe, il faut avouer que nous saturons un poil. La durée excessive de la partie y est pour une part, mais en ce qui me concerne c'est plutôt le côté fastidieux lié aux contraintes de placement (historiques ?) qui me rebutent. Je me souviens par exemple des hexagones marqués d'un L : ces derniers doivent longer la côte... mais pas n'importe où ! Du coup, on n'est jamais sûr d'avoir le droit de faire ci ou ça...

    Philippe m'a piqué la présidence de la TGB, suite à une manoeuvre bizarre de Sylvain (il vend une action que Philippe achète immédiatement, me mettant en rogne intérieurement) et du coup je me retrouve à avoir finalement plus d'intérêt à la liquider plutôt qu'à continuer à la faire progresser : je vends mes 4 actions et la closed, ce qui annihile les efforts de Philippe...

    La partie va s'achever sans trop tarder, du moins l'espère-t-on ardemment (il est bientôt 6 heures du mat' et la banque n'est pas encore complètement épuisée). Philippe nous explique que l'utilisation d'un programme informatique facilite les calculs des livraisons des 2 dernières heures, mais je m'avoue réservé : il n'est pas rare qu'un petit remplacement d'un hexagone sur un réseau modifie les gains d'une autre compagnie...

    Tous les compagnies ont atteint leur valeur définitive et on retiendra, entre autre la très belle progression de la CV, laquelle était partie de 80 $ et a terminé à 250 $...

    Une petite vue de la feuille de score, établie avec difficultés sur le coup de 6 heures et quelques, sachant qu'une petite erreur se trouve dans l'addition finale de Romain...

    La partie est terminée et le look général du jeu est vraiment réussi : les réseaux s'enchevêtrent avec élégance et la lecture n'est pas facile facile. On n'en revient pas d'être arrivé au bout, avec l'impression rare d'avoir vécu une vraie expérience ludique et cette partie titanesque couronne Sylvain, le plus entourloupeur de la table ;-) ...

    Bilan synthétique :

    On a aimé
    - Le mélange jeu de bourse / jeu de train, à l'intersection entre Imperial et Age of Steam
    - L'impression d'avoir vécu un grand moment unique et mythique quelque part
    - Les possibilités en nombre limité à chaque tour : placement d'une tuile, achat d'une action, ... ce qui apporte de la tension au jeu

    On a moins aimé
    - La durée excessive de la partie pour une tension et une interaction non supérieures à celles d'un Imperial ou un Age of Steam : j'aime autant m'en faire un ou deux de chaque dans le même laps de temps (car, sinon, la durée m'importerait peu)
    - Le guidage trop fort des joueurs : on a l'impression qu'à vouloir coller de trop près au thème, les auteurs ont limité les possibilités (hexagones London-Barry, hexagones L, ...)
    - Les calculs incessants  mais inévitables : certes en toute fin de partie on peut peut-être procéder à des calculs automatisés mais, plus tôt, cela risquerait d'occulter les "bonnes" idées des joueurs (optimisation des convoiements par le PC)


    Scores de la partie :

     

     

    Sylvain : 7086 (3071 en cash + 4015 en actions)
    Philippe : 4877 (2307 en cash + 2570 en actions)
    Romain : 6123 (2903 en cash + 3220 en actions)
    Ludo le gars : 6365 (2820 en cash + 3545 en actions)

    Note du jeu (sur cette partie) : 14 / 20

    -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

     


  • Commentaires

    1
    sylvain
    Dimanche 11 Août 2013 à 16:36
    sylvain
    Superbe partie merci encore a philipe et à ludo
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :